jeudi 28 mai 2015

La maison dans les roseaux

Résumé :


Un noble guerrier, prêt à tout pour honorer une promesse de rendez-vous, à la neuvième lune, quand fleurissent les chrysanthèmes ; une femme aimante séparée de son époux par la guerre, qui l'attend fidèlement dans leur maison dans les roseaux, au sein d'un village dévasté ; un moine réincarné en carpe géante; une épouse trahie et morte de désespoir, transformée en spectre furieux par la jalousie...
Fantômes, spectres et autres apparitions troublantes hantent ces contes fantastiques et envoûtants.

Mon avis :


Voila un recueil de quatre contes qui m'a beaucoup plu. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, je voudrais préciser que je trouve la couverture de l'édition folio 2€ vraiment magnifique. Elle est simple mais finalement représente a merveille ce recueil de contes.

Quatre contes donc et ce recueil s'ouvre sur Le rendez-vous aux chrysanthèmes. On y fait la connaissance d'un jeune homme malade et et d'un homme qui va le soigner, de la va naître un très grand complicité et fraternité. Mais une fois rétabli, le jeune homme doit s'absenter, il promet donc au second de revenir bientôt. Il va tout faire pour tenir sa promesse : "L'homme, en un jour, est incapable de parcourir mille lieues, mais un esprit, aisément, parcourt jusqu'à mille lieues en un seul jour."
C'est une nouvelle intéressante et elle apporte énormément de détails historiques sur les différentes guerres / conflits au Japon.

Vient ensuite La maison dans les roseaux qui donne son nom au recueil. Celle-ci m'a beaucoup plu et on retrouve beaucoup d'éléments communs au conte précédent.Un homme part de chez lui et fait la promesse a sa femme de revenir a l'automne. Sa femme, que l'auteur décrit de cette façon "L'épouse de Katsushiro, une certaine Miyagi, d'une beauté qui retenait les regards, avait, avec cela, un tour d'esprit qui n'était point d'une sotte." l'attend donc patiemment mais entre temps la guerre éclate.... C'est un couple attachant, malgré le fait que ce conte soit plutôt court. "Nul doute que l’esprit de votre sage épouse ne soit revenu pour vous faire entendre son mal d’amour."

On continue avec Carpes telles qu'en songe... Celle-ci, je l'ai trouvé assez différentes des autres nouvelles qui figure dans le recueil. Je trouve que le ton est plus drôle et surtout plus léger. Il s'agit de l'histoire d'un moine qui se voit réincarné en carpe. "Il y a de cela bien longtemps - c'était aux environs  de l'ère Encho (923-930) - vivait au temple Mii un moine du nom de Kogi. Par son talent de peintre, il avait acquis un nom dans le monde. Ce qu'il peignait habituellement, ce n'était pas les images de bouddhas, les monts et les eaux, les fleurs et les oiseaux. Les jours ou le service au temple lui laissait des loisirs, il faisait voguer sa barque sur le lac ; aux pécheurs qui tiraient leurs filets ou péchaient a l ligne, il donnait quelque piécette, et relâchait dans l'onde natale les poissons qu'ils avaient pris ; quand il voyait ces poissons s'ébattre, il les peignait ; et de la sorte, les années s'écoulant, il avait atteint une merveilleuse précision."

Enfin avec Le chaudron de Kibitsu on découvre le mariage et ses rituels dans le Japon ancestral. C'est une nouvelle qui encore une fois m'a beaucoup plu. Il s'agit de l'union d'un couple mais quelques temps après le mariage l'homme tombe amoureux d'une courtisane. La jeune épouse est bien décidée a se venger. ""Une femme jalouse est difficile a vivre, mais, parvenu a la vieillesse, on reconnaît ses mérites" Ah ! de qui donc sont ces paroles ? Même quand le dommage n'est as excessif, c'est un obstacle aux affaires [du mari], c'est la ruine de tous ses biens, et il est malaisé d'éviter la médisance des plus proches voisins ; mais, lorsque le dommage atteint de grandes proportions, c'est la perte d'une famille, la ruine d'un pays et, d'âge en âge, la dérision de tout l'Empire. Ceux qui, depuis les origines, furent les victimes de ce poison, on ne sait combien ils furent. Quand a l'espèce de celle qui, après la mort, se changent en serpents monstrueux, ou qui, brandissant la foudre, assouvissent leur vengeance, dut-on mettre en saumure leur chair lacérée, que ce serait insuffisant ! De tel cas sont rares. Si le mari prêche d'exemple, en réglant convenablement sa propre conduite, il aura, par le fait même, écarté ces soucis, tandis que par une conduite frivole, même passagère, il ne fera que stimuler le naturel pervers de sa femme, et c'est lui-même qui aura appelé son propre chagrin." Voila comment débute cette nouvelle et cet extrait prend tout son sens quand on connaît le fin mot de ce conte.

Pour conclure, je dirais que c'est la première nouvelle qui m'a le moins plu, mais surtout j'ai adoré e recueil. Il est plein de mystère et puis on découvre une autre culture, une autre Histoire et tout plein de croyances et de légendes. Et puis c'est a un recueil a petit prix donc pas d'excuse, foncez !

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